Lorsque je traversais, tout triste et accablé, le champ politique de nos aînés, maman la Côte d’Ivoire m’est apparue en vision. Sur ses yeux, je pouvais voir des larmes d’amertumes et de tristesses. Elle suffoquait. J’ai voulu tout de suite m’approcher d’elle pour lui essuyer le visage anxieux. Alors, un dialogue s’engage entre nous.
Sachant déjà la situation inquiétante de la famille, j’ai voulu ironiser en lui demandant : « Pourquoi pleurs-tu maman ? » Elle me répond : « Mon fils, c’est le fait de voir mes enfants s’entretuer pour prendre le devant de la famille, pour me mériter. Et cela, vous le faites par tous les moyens, surtout immoraux et haineux. Est-ce ainsi que je vous ai éduqué ? Où sont passées les bonnes valeurs que je vous ai inculquées ? » Je me suis alors permis de lui poser la question : « Qu’attends-tu de nous maman ? » À elle de me répondre : « L’amour, la paix, l’entraide, la fraternité, le respect et bien d’autres bonnes valeurs. »
Je lui rassure de ma compréhension avant de demander : « Mais penses-tu que ces valeurs sont encore possibles dans notre monde, vu que mes frères ont créé des ponts (partis politiques, tribalisme…) entre nous et refusent même de nous écouter, nous leurs frères et sœurs qui leur ont déjà conseillées ? » Elle rétorque : « Je suis toujours votre mère et je connais mes enfants. Je sais que s’ils se décident dans le sens de la tempérance et la paix, ils y parviendront. C’est une valeur sur laquelle je vous ai beaucoup exercé quand vous étiez tout petit. Il vous suffira donc d’y penser et tout le reste viendra tout seul ».
- D’accord maman, je vais leur en parler.
- Aussi mon fils, dit à tes aînés de ma part qu’ils doivent être toujours des exemples pour leurs cadets ; qu’ils ne doivent pas créer de division entre vous, sinon je les punirai amèrement ; qu’ils sachent léguer leur place a leurs petits frères, sans distinction de clan, lorsqu’il s’agit de responsabilité pour conduire la famille vers le bonheur mutuel. Pour finir, dit leur qu’ils peuvent amasser les honneurs et les richesses, mais de ne pas y mettre leur cœur afin de rester vertueux. C’est en cela qu’ils dépasseront leurs différentes idéologies politiques et ethniques pour s’asseoir ensemble et bâtir l’avenir de la famille.
C’est ainsi que, après ces sages conseils, maman a disparu d’un coup de vent glacé de ma vue. Tellement j’étais épris de frayeur !
Renaud Alliman, étudiant à l’institut supérieur privé de philosophie/ML
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